L’Emir Abdelkader au Château d’Amboise

 
Bon ok, pour nous tous, Abdelkader… c’est ça  ! ici pour kiffer.
 
Mais Abdelkader, c’est aussi le nom d’un chef religieux et militaire algérien qui a lutté contre l’invasion française de l’Algérie au milieu du XIXe siècle. Né dans une famille de lettrés, il démontre une sacrée curiosité et de grandes capacités intellectuelles.
En 1843, le Duc d’Aumaule, fils de Louis-Philippe, prend la smala d’Abd el-kader, capitale ambulante de 20 000 personnes.
 

 

 

Alors que les autorités françaises avaient donné leur parole de le transférer en terre arabe, il est finalement ramené en France en 1848, à Toulon puis à Pau. Enfin,  jugeant Pau trop proche des Pyrénées, l’Emir est assigné à résidence au Château d’Amboise, ancienne prison royale, avec sa famille, ses khalifs, ses domestiques, soit près de 100 personnes.
 
4 années difficiles à Amboise
La première année est vraiment difficile pour la communauté, surtout pour les femmes et les enfants, à vivre à même le sol, sur quelques nattes, dans un château en mauvais état, très froid et très humide. Les épidémies se développent, les soins sont très difficiles, en particulier pour les femmes.
 
Le cimetière musulman
Après 2 enterrements dans le cimetière municipal d’Amboise qui attirent de nombreux curieux, l’Emir demande un endroit plus calme, plus intime pour les prières et cérémonies. La permission est accordée d’installer un carré musulman dans l’enceinte du château.
 
Restauré et ré-aménagé en 2003 par Rachid Koraichi, peintre et artiste contemporain algérien, ce lieu de mémoire met en scène un mausolée, surmonté d’un croissant, qui avait été financé et et érigé par les Amboisiens au départ de l’Emir. Le mausolée, symbole d’un retour de l’Emir parmi les siens, fait face aux tombes de ses proches, sans distinction sociale aucune, surmontées d’un bronze nommant les défunts. Une oblique végétale donne la direction de La Mecque.
 
 
Abdelkader reste 4 ans à Amboise puis est personnellement libéré par Louis-Napoléon Bonaparte en 1852. Avant de prendre la direction de la Turquie puis de Damas en Syrie où il meurt en 1883, Abd El-Kader visite les chatelains du Val de Loire, en guise de remerciements, découvre Paris. Il sera amené à redécouvrir le château en 1860, alors en pleins travaux !